Sereine : Mesurer la performance thermique en moins de 24 h

Rédaction
22/03/2021
Modifié le 22/03/2021 à 09:27

Dans le cadre du programme “Profeel”, le projet Sereine a permis de développer une méthode de mesure de performance pour les acteurs de la rénovation énergétique.

La méthode Sereine demande une formation et un kit de mesure afin d'évaluer la performance thermique d'un bâtiment. [©Ines PFE]
La méthode Sereine demande une formation et un kit de mesure. [©Ines PFE]

Dans le cadre du programme “Profeel” [Lire notre article], le projet Sereine a permis de développer une méthode de mesure pour les acteurs de la rénovation énergétique. Issu de la collaboration de sept organismes1, Sereine propose de déterminer la performance thermique réelle d’un bâtiment en moins de 24 h. « La méthode permet de valoriser les entreprises qui travaillent bien, d’améliorer la qualité des travaux, en corrigeant d’éventuels problèmes et donc de restaurer la confiance avec les maîtres d’ouvrage, explique Philippe Estingoy, Dg de l’AQC. Une confiance indispensable pour massifier les travaux de rénovation énergétique. Sans oublier le pilotage des politiques publiques. Quand on investit plusieurs milliards d’euros dans un plan de relance pour la rénovation énergétique, il est essentiel de pouvoir en mesurer les retombées, en s’appuyant sur un indicateur fiable. »

En effet, les données récoltées autour de la performance des travaux menés semblent aujourd’hui indispensable, comme le rappelle d’ailleurs récemment le rapport Sichel [Lire notre article].

Fiabilité et simplicité, les maîtres-mots de la méthode Sereine

Opérationnel dans l’habitat individuel depuis juin 2020, Sereine donne désormais un résultat fiable en 48 h pour les maisons rénovées par l’intérieur. L’objectif est de pouvoir le faire en moins de 24 h, d’ici à fin 2021. Pour ce faire, une vingtaine d’opérateurs ont été formés. Ces derniers ont ainsi réalisé plusieurs milliers de simulations numériques, une centaine de mesures sur des maisons expérimentales, ainsi que plusieurs dizaines de mesures terrain sur des maisons neuves et rénovées.

Pour les acteurs du projet, ce travail permettra de passer à un usage courant de cette méthode dans l’habitat individuel avec un matériel et un coût optimisé, pouvant être déployée à grande échelle, d’ici la fin de l’année. « Avec Sereine, nous disposons aujourd’hui d’une méthode opérationnelle, fiable, simple à mettre en œuvre et déployable par des opérateurs formés, déclare Stéphanie Derouineau, coordinatrice scientifique et technique de Sereine et cheffe de division au CSTB. Notre consortium, qui associe les principaux acteurs de la recherche publique en France, est donc au rendez-vous de ses objectifs à mi-parcours. Et il met tout en œuvre pour réduire au maximum la durée de la mesure d’ici à la fin du programme. »

Des travaux afin de répliquer le principe pour l’habitat collectif sont en cours. Plusieurs paramètres diffèrent par rapport aux maisons individuelles : murs mitoyens, conditions thermiques des appartements voisins… Le projet Sereine s’est fixé comme objectif d’arriver aux premiers protocoles de mesure et à un dispositif opérationnel en 2024.

Comment ça marche ?

La méthode Sereine demande une formation et un kit de mesure. Ce dernier est composé de capteurs intérieurs et extérieurs, d’appareils de chauffage, de ventilateurs et d’un ordinateur. Lors de la mise en œuvre, le bâtiment doit être vide de ses occupants. L’opérateur en charge de la mesure en obstrue toutes les ouvertures, éteint les différents systèmes énergétiques, installe son matériel, puis lance le chauffage et la mesure. Un algorithme complexe génère alors des modèles numériques adaptés à chaque type de bâtis. Il calcule à partir des mesures réalisées le coefficient de déperdition énergétique en Watt/Kelvin, accompagné d’un intervalle de confiance.

1Le projet Sereine se compose de l’Association de recherche de l’Ecole des mines (Armines), du Cerema, du Comité scientifique et technique des industries climatiques (Costic), du CSTB. Mais aussi de l’Ines, de l’Institut national pour la Transition énergétique et environnementale du bâtiment (Nobatek/Inef4) et l’université Savoie – Mont-Blanc (USMB). Le projet a sollicité l’expertise d’un partenaire européen : le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) de Belgique.