Seka : Les racines du futur

Rédaction
29/09/2018
Modifié le 06/04/2020 à 16:04

Alain Seka, dit “Seka”, 51 ans, ne travaille pas à proprement parler le béton, mais il photographie nos villes, nos cités, nos bâtiments - d’ici et d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, peu lui importe - , là-même où ce matériau est roi.

« J’ai toujours vécu entouré de béton, c’est une seconde nature pour moi. J’ai commencé avec un groupe de tagueurs, nous nous sommes appropriés le territoire des interstices urbains comme terrain de libre expression du “Street Art”. Notre première réaction était de peindre le béton pour le mettre en couleur », explique Seka. Cela fait 35 ans qu’il arpente les friches, les squats, les banlieues, les lieux architecturaux emblématiques… armé de sténopés (dérivé de la camera obscura) ou d’appareils argentiques.

Les images de Seka mettent en œuvre un principe lumineux, hors d’âge, tout en y imprimant techniquement une déformation des perspectives avec la technique du “fisheye”, qu’il contre-colle sur des panneaux de signalisation en béton qu’il a récupérés çà et là, ou des plaques d’aluminium. Il photographie des bâtiments, il recycle des matériaux de construction : « Rien se perd, tout se transforme », a écrit un certain Antoine Lavoisier !

Le résultat ? Un aspect désertique, désolé, abandonné, une imprécision dans le temps pour situer ses photographies, la révélation de la matière brute de béton… Ses photos nous interpellent : dans les villes en devenir, ce matériau sera-t-il toujours un allié précieux pour la construction durable ? Offrira-t-il une multitude de solutions pour permettre aux citoyens de mieux vivre, de mieux circuler et de mieux protéger la planète ?

Retrouvez les expérimentations urbaines de Seka sur www.seka.fr