Conjoncture : Des larmes de cimentiers

Rédaction
14/04/2014
Modifié le 07/02/2023 à 11:24

Avec une consommation de 19,2 Mt en 2013, en recul de 3,8 % par rapport à 2012, les chiffres de l’industrie cimentière ne sont vraiment pas bons.

Sfic-Le-DreffIl n’est jamais agréable de jouer les Cassandre, condamnée à ne dire que la vérité sans que personne ne la croit jamais… Avec une consommation de 19,2 Mt en 2013, en recul de 3,8 % par rapport à 2012, les chiffres de l’industrie cimentière ne sont vraiment pas bons. « Nous n’avons pas connu une consommation aussi basse depuis quinze ans, alors même que la population a cru de 8 millions d’habitants dans le même laps de temps », résume Jean-Yves Le Dreff, président du Syndicat français de l’industrie cimentière (Sfic). Les raisons de ce recul sont connues : baisse des mises en chantier de logements qui ont fini l’année à 331 000, alors même que les besoins sont immenses, difficultés dans le non résidentiel, stabilité artificielle des travaux publics due à un dernier trimestre positif, conséquence directe de l’effet du cycle électoral (engagements ou accélérations des travaux à quelques mois des municipales).

Et que donnent les perspectives pour 2014 ? La Fédération française du bâtiment(FFB)  annonce un “doux” – 0,4 %. Son alter ego travaux publics voit une année noire liée au manque de visibilité sur les grands projets au-delà de 2015 et à un recul des dotations aux collectivités. Dans ce contexte, le Sfic ne peut que s’attendre à une nouvelle baisse, de l’ordre de 2,5 %, soit une consommation de ciment avoisinant les 18,7 Mt. « Là, nous nous retrouverons au milieu des années 1980 ! » Un drame. C’est dire que l’ambition gouvernementale de réaliser 500 000 logements par an est regardée par la filière avec un très grand intérêt. « Cela reste une ambition », admet Jean-Yves Le Dreff, mais si 200 000 logements “consomment” 4 Mt de ciment en plus… De facto, la filière trouverait déjà formidable qu’on atteigne le seuil de 400 000 logements au plus vite. « Il est indispensable que le gouvernement concrétise les choses, d’autant que les besoins existent », conclut Anne Bernard-Gély, déléguée générale du Sfic.